Celia Ruellan, jeune mosaïste volontaire pour tirer son épingle du jeu et vivre de son savoir-faire rare.

Celia est la première à nous rejoindre à l’apéro. C’est également la première à s’appuyer sur des réseaux d’entrepreneurs. Elle cherche autour d’elle comment une solution peut émerger. Quand elle ne la trouve pas, elle cherche dans les livres. Elle ne se laisse pas envahir par la première difficulté parce qu’elle aime son métier. Elle est courageuse et déterminée. Elle sait qu’en étant entrepreneure, elle peut aller plus loin, et en étant ouverte au partage, elle fait rayonner son métier.

Quand as-tu décidé d'être mosaïste ? Pourquoi as-tu choisi cette spécialité ?

J’ai décidé de devenir mosaïste après une année d’hypokhâgne. J’avais besoin d’un métier manuel pour lui donner du sens. J’ai été sans doute influencée par de mes racines familiales car une partie de ma famille est originaire du Frioul, région de la mosaïque en Italie.

Comment se forme-t-on à la mosaïque ?

J’ai été formé en alternance dans l’atelier de Mathilde Jonquière et au CFA du bâtiment de Saint Denis que j’ai suivi en carrelage. Cette double formation était intéressante car en mosaïque, il y a une facette d’artisanat d’art où tout est créé en atelier et une facette liée au bâtiment car la mosaïque doit être posée au mur. La dichotomie entre les cours à Saint-Denis et l’apprentissage dans l'atelier de Mathilde où je travaillais sur des projets prestigieux (Hermès, la grande épicerie du Bon Marché etc…. ) m’a permis de garder les pieds sur terre !

Après ma formation, j’ai été travailler à Londres pendant quatre mois, comme professeure à la London School of mosaïque. C’était une belle expérience pour découvrir comment mon métier s’exerçait à l’étranger. A mon retour en 2018, j’ai décidé d’ouvrir mon propre atelier.

Que fait-on quant on débute comme apprentie dans un atelier ?

Le premier jour de mon arrivée en atelier, j’ai coupé les ronds : j’ai taillé des tesselles carrées en ronds. Toute la journée. Le deuxième jour, j’ai coupé des ronds, le troisième jour, j’ai coupé des ronds. J’ai coupé des ronds toute la semaine, jusqu’à savoir parfaitement faire des ronds !

Qui sont tes clients et comment te fais-tu connaître ?

Quand j’ai commencé, j’avais essentiellement des clients particuliers, qui souhaitaient des crédences pour leur cuisine. Aujourd’hui, mes clients particuliers sont des personnes qui font restaurer leur maison et qui aiment la mosaïque. Ils font appel à moi pour mon savoir-faire et mon identité. J’ai également quelques clients professionnels qui veulent du “naming” c’est à dire l’inscription de leur logo en mosaïque.

Mes premiers clients sont venus par Instagram, il faut soigner ce réseau et être agile avec son téléphone pour ne pas perdre de temps ! J’ai aussi créé mon site Internet grâce auquel je peux vendre depuis ma boutique en ligne. Bouche-à-oreilles, marchés des créateurs, Journées Européennes des Métiers d’Art viennent évidemment compléter. En revanche, j’ai plus de difficultés à démarcher les clients spontanément !

Bar de la scène réalisé par Celia Ruellan pour le magazine Voici

Création Celia Ruellan réalisée pour la boutique de céramique “Les Mains Sales” rue Popincourt à Paris

Quelle est ta gamme de prix ?

Mes prix sont au mètre carré vont de 1200 € pour les motifs les plus simples à 1500 € au mètre carré. Selon le travail, un mètre carré peut me prendre de 4 jours à 8 jours de réalisation.

Est-ce dur de vivre de ce métier ?

Il faut être patient. Au début je pense qu’avoir une deuxième activité est presque indispensable, comme donner des cours. Le plus long est de se constituer un carnet d’adresses. Si les premiers clients sont contents, l’effet du bouche à oreilles est vertueux.

Les investissements sont-ils lourds ?

L’investissement initial en mosaïque est assez faible car seule une pince est nécessaire ! En revanche, la matière première coûte très cher et il faut beaucoup de stocks avec des matériaux variés. Les tesselles peuvent être en verre (achetées en France sous son format artisanal, en Italie chez Sicis, Trend, Bisazza…) ou en grès.

Quelles difficultés rencontres-tu dans ton métier et comment fais-tu pour les surmonter ?

Je rencontre beaucoup de difficultés techniques. Comme ce savoir-faire est assez confidentiel, je ne peux pas toujours demander de l’aide aux autres mosaïstes ! Je m’aide de la littérature où je retrouve d’anciennes techniques traditionnelles ! Concernant les difficultés liées à la gestion de mon entreprise, je m’entoure de copains entrepreneurs !

Pour en savoir plus :

Instagram : @celia.mosaic

Site web : celiaruellan.com

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